Les notions d’objets et de mémoires sont abordées dans les arts plastiques depuis de nombreuses années. Dans une série de tableaux-objets, Patrick Crossonneau intègre dans ses papiers pliés en relief de petites figurines de soldats, de cowboys et d’indiens qu’il « range » dans les petites alcôves que forment les plis du papier. Il donne à voir dans ce travail ses réflexions sur la construction de l’individu dans sa société : il organise une interaction entre les apprentissages culturels et la construction de mondes imaginaires avec les petits soldats de plastique de son enfance. Il entend par « apprentissage culturel » tout ce qu’apporte à l’enfant (peut-être artiste en devenir) l’école, les livres d’images ouverts sur le monde, atlas éducatifs…, et par « construction de mondes imaginaires » tout ce qu’il crée dans son esprit avec tout ce qui lui tombe sous la main (objets, bibelots…). Les tableaux-objets jouent parfois sur la dichotomie qui existe entre le papier imprimé des livres anciens et le jouet mis en scène dans sa vitrine, entre le sens des images et des morceaux de textes apparaissant dans le tableau et les figurines.